Cette loi vise à supprimer la liberté d’installation des médecins, ce qui constitue une menace directe pour notre profession, nos patients et notre système de santé.

La régulation à l’installation, loin de résoudre les difficultés des Français va les aggraver. On ne répartit pas une pénurie, la régulation ouvre à des abandons de carrière, à des expatriations, à des changements d’orientations.

Cette loi prétend résoudre le problème des déserts médicaux par la coercition, une solution qui s’est pourtant avérée inefficace partout où elle a été appliquée, tant en France (pharmaciens, infirmiers) qu’à l’étranger (Allemagne, Royaume-Uni, Québec, Suisse). En réalité, elle risque de détourner davantage les médecins vers l’hôpital ou les cliniques privées ou même de les pousser à quitter la profession, aggravant ainsi les difficultés d’accès aux soins pour l’ensemble de la population.

Les exercices libéral et salarié, cruciaux pour assurer une proximité et une continuité des soins, se verront fortement compromis par cette régulation, ouvrant la voie à une financiarisation dangereuse du secteur de la santé, au détriment de la qualité et de l’équité des soins. La vraie solution réside dans l’augmentation du nombre de médecins formés, dans l’amélioration des conditions d’exercice et dans des mesures incitatives à l’installation dans les zones sous-dotées, plutôt que dans des contraintes administratives inefficaces et injustes.